Haro sur les tirs obligatoires en Suisse.

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À voir dans cet article de Sylvain Besson.

 

 

FEU ROULANT SUR LES TIRS OBLIGATOIRES
 
Le Temps, 16/08/2005 
 
Sylvain Besson
 
 
Les tirs obligatoires représentent une source de revenus non négligeable pour 3000 sociétés de tireurs en Suisse.  De plus en plus de voix s‘élèvent pour contester l‘utilité des tirs obligatoires et critiquer leur coût l Des politiciens estiment qu‘ils pourraient être remplacés par des simulateurs de tir de combat. En Valais, la pratique du tir relève d‘une tradition imposée par la Diète. Attention, tabou...
 
 Août est, en Suisse, la saison des tirs obligatoires. Quelque 160 000 hommes en âge de servir ont jusqu‘à la fin du mois pour se rendre au stand le plus proche de leur domicile et y canarder des cibles de différentes tailles au moyen de leur arme personnelle.
 
Mais l‘utilité de ce rituel militaro–citoyen est de plus en plus mise en doute. Dans les médias et le monde politique, mais aussi dans des cercles spécialisés comme la Commission fédérale du tir. Selon le procès–verbal de sa dernière conférence, qui s‘est tenue en janvier 2005, «la question des tirs obligatoires et des éventuelles alternatives a été soumise à un examen détaillé».
 
Résultat de cette réflexion÷ les tirs obligatoires demeurent en vigueur, du moins pour l‘instant÷ «Si, à l‘avenir, quelque chose devait changer en matière de tirs obligatoires, on peut d‘ores et déjà partir du principe que l‘annonce en serait faite cinq ans à l‘avance», ajoute le procès–verbal.
 
Cet été, le débat sur les tirs obligatoires est plus animé que d‘habitude en raison de l‘acquisition par l‘armée d‘un simulateur de combat dont la haute technologie semble souligner le caractère anachronique des tirs à l‘ancienne.
 
L‘acquisition du nouveau système, qui coûte 38 millions de francs, doit permettre aux soldats suisses de s‘entraîner dans des conditions réalistes.
 
Un émetteur laser monté sur le fusil et un réseau de capteurs placés sur l‘uniforme des soldats simulent les tirs et les blessures plus ou moins mortelles subies par ceux–ci lors de combats fictifs. Les données de l‘exercice peuvent être transmises en temps réel au commandement.
 
«Système dépassé» L‘achat de ce dispositif doit être discuté mardi à Berne, au sein d‘une commission spécialisée du parlement. Et certains députés entendent profiter de la discussion pour remettre en question les tirs obligatoires÷ «Je ne voterai par pour ce nouveau système mais, s‘il est adopté, je demanderai l‘abolition des tirs hors service», explique le conseiller national Josef Lang (Vert/ZG). Son collègue Boris Banga (PS/SO) estime que les tirs obligatoires «ne sont plus nécessaires»÷ «Je pense que, dans les prochains temps, nous allons relancer nos efforts pour les supprimer.» Des politiciens romands de centre droit comme le conseiller national Didier Burkhalter (PRD/NE) se montrent ouverts au changement÷ «Les tirs obligatoires ne sont pas une vache sacrée. Avec les simulateurs, on peut imaginer autre chose.» Officiellement, l‘armée estime que les tirs obligatoires demeurent nécessaires pour trois raisons÷ ils permettent aux soldats de milice de maîtriser «techniquement et psychologiquement» leur arme, ils incarnent la «volonté de défense» de la nation et témoignent aussi de la «confiance de l‘Etat envers les citoyens».
 
Mais, au sein même de l‘appareil militaire, divers responsables expliquent en privé que les tirs obligatoires ne servent plus à grand–chose. «Ils sont obsolètes depuis très longtemps, déplore un fonctionnaire du Département de la défense (DDPS). Ils avaient un sens en cas de mobilisation à très court terme, comme durant la Guerre froide, mais aujourd‘hui c‘est un système dépassé.» D‘autant que le tir de précision à 300 mètres, tel qu‘il est pratiqué lors des tirs obligatoires, n‘a pas grand rapport avec les conditions de combat actuelles.
 
Il y a quelques années, les concepteurs de la réforme Armée XXI avaient brièvement songé à abolir les tirs obligatoires, avant de constater l‘impossibilité politique d‘appliquer une telle mesure. L‘organisation des tirs incombe aux sociétés de tir locales, et leur fournit une source non négligeable de revenus grâce aux défraiements versés par la Confédération. Il existe en Suisse quelque 3000 sociétés de ce genre. Malgré la baisse des effectifs constatée ces dernières années, leur influence sur les politiciens est considérable, surtout dans les régions rurales où le tir reste un sport populaire.
 
Personne ne symbolise mieux la proximité entre les sociétés de tir et le pouvoir que Peter Schmid, le président de la puissante Fédération sportive suisse de tir. Son frère cadet n‘est autre que Samuel Schmid, président de la Confédération et chef du Département de la défense. «Si nous gardons une armée de milice où l‘Etat donne un fusil à chaque citoyen, il faudrait être sûr que les gens sachent utiliser leur arme, alors nous avons besoin des tirs obligatoire, estime Peter Schmid. S‘ils sont supprimés, il n‘y aura presque plus de relation entre le citoyen et l‘armée» – hormis, le cours de répétition annuel auquel chaque soldat est en principe astreint.
 
Alternatives à l‘étude A la fin des années 1''0, le coût des tirs obligatoires était estimé à environ 10 millions de francs par an, en excluant les subventions publiques à la construction et l‘entretien des stands de tir. Mais Peter Schmid ne croit pas que les simulateurs puissent avantageusement remplacer ce système÷ «Les simulateurs coûteraient beaucoup plus cher. L‘armée a besoin d‘une réserve de munitions qui soient utilisables environ dix ans÷ si on ne les emploie pas pour les tirs obligatoires, il faudra les détruire, et cela coûtera de l‘argent.» Au sein du DDPS, on explique que l‘abolition des tirs obligatoires ne sera pas envisagée aussi longtemps que Samuel Schmid sera ministre de la Défense.
 
Août risque donc de rester la saison des tirs obligatoires durant encore quelque temps.
 
En Valais, c‘est l‘identité de la nation qui en jeu Dans ce canton où les sociétés de tir font partie d‘un paysage immuable, la suppression des tirs obligatoires est un sujet qui fâche.
 
Laurent Nicolet «Quand est–ce que les journalistes arrêteront d‘écouter tout ce que dit le capitaine Maudet?» Prétextant le repos sacré et mérité d‘un 15 août férié en Valais, Serge Bruttin, responsable de l‘Office cantonal militaire pour le Valais romand, n‘en dira pas plus. Un agacement qui tient sans doute moins au calendrier religieux qu‘à l‘attachement des Valaisans à la pratique du tir, forcée ou non.
 
La suppression éventuelle des tirs militaires obligatoires ferait en effet grand bruit – et pas seulement le samedi matin – dans un canton où la Diète en instaura une première forme en 1547 déjà, lorsque les dizains (les districts) se virent sommés d‘organiser trois jours de tirs annuels dans le but d‘exercer les citoyens au maniement des armes à feu. La caisse du dizain devait remettre six écus à chaque commune pour l‘organisation de la manifestation, argent qui lui était fourni par le ménage cantonal. Les dizains qui manquaient à leur devoir devaient rendre les sommes allouées. C‘est ainsi qu‘à la Diète de 1550, les députés de Sion, Loèche, Rarogne, Viège, Brigue, Conches dénoncèrent Sierre qui n‘avait pas organisé de tirs les deux dernières années.
 
Aujourd‘hui encore, dans les vallées, la société de tir, dont jadis on devenait membre par hérédité, est souvent la plus importante du village.
 
«La fin des tirs obligatoires serait ressentie comme la perte d‘un pan de suissitude, comme un nouveau morceau d‘identité nationale qu‘on nous enlève», explique ce tireur émérite, membre d‘une société de tir bas–valaisanne et qui préfère rester anonyme. Comme beaucoup de bons tireurs, il a eu dépanné, en tirant à leur place, des amis qui peinaient à atteindre le minimum de points requis lors des tirs obligatoires. «C‘était plus facile avant, quand le contrôle était manuel. C‘était le secrétaire de la société qui inscrivait les résultats et, si certains faisaient leur boulot scrupuleusement, d‘autres n‘hésitaient pas, pour rendre service, à inscrire de faux résultats.» Selon ce même tireur, il n‘est pas habituel, en Valais, de se faire rémunérer pour tirer à la place de quelqu‘un d‘autre÷ «On ne le fait pas pour n‘importe qui. On aide, par exemple, un copain qui aurait mauvaise vue. C‘est ainsi que certains très mauvais tireurs se sont vu attribuer la mention fédérale, qu‘ils reçoivent ensuite par la poste.» Quant à l‘utilité militaire de l‘exercice, notre tireur se montre partagé. «Bien sûr, on est les derniers, avec encore certains pays de l‘Est, à tirer à trois cents mètres. Mais j‘ai pu observer que, pour les gars, ça servait au moins à leur rappeler certaines consignes de sécurité, les gestes simples et indispensables, mais qui s‘oublient très vite, à leur rappeler ce qu‘ils ont vraiment entre les mains. Mais, de toute façon, de plus en plus, les sociétés de tir misent plutôt sur le tir sportif, qui attire davantage les jeunes.» L‘une des premières frondes contre les tirs obligatoires est pourtant venue du Valais, du conseiller national Christophe Darbellay, qui persiste et signe, mais joue la conciliation. «Si c‘est véritablement une affaire d‘identité, je suis prêt à discuter÷ on peut même imaginer un financement public des sociétés de tir, mais il faut séparer les deux questions. Les sociétés de tir ne sont pas une raison pour maintenir un exercice coûteux qui n‘a plus de sens dans la configuration actuelle de l‘armée.
 
L‘unique raison pour maintenir les tirs obligatoires, c‘est la nostalgie, et on ne construit pas l‘avenir avec la nostalgie. Et puis les tirs obligatoires ne sont pas toute l‘armée de milice. Si c‘était le cas, l‘armée suisse serait une bien pauvre armée.» Le laser pour remplacer les balles à blanc Sylvaine Besson Le nom est barbare÷ «LASSIM éqpt + arm pers», telle est l‘appellation officielle du nouveau simulateur de combat que souhaite acheter l‘armée suisse. Ce système permet, selon le Département de la défense, «la simulation de blessure par balle et de celles dues aux effets des armes ABC [atomique, bactériologique et chimique, ndlr] et aux éclats de parties de constructions [sic]». Il se compose d‘une série de récepteurs fixés sur l‘uniforme et le casque du soldat, et d‘un émetteur laser fixé au bout du fusil.
 
Selon un fonctionnaire du Département, l‘introduction de ce système permettra la simulation de combats réalistes jusqu‘au niveau des compagnies, souvent contraintes jusqu‘à présent de s‘entraîner au combat au moyen de balles à blanc, voire de simples «pan! pan!» criés vigoureusement, sous la supervision pas infaillible d‘un arbitre chargé de compter les «morts» et de déclarer un camp vainqueur à la fin du combat.
 
«La manipulation et l‘engagement des armes dans des situations réelles ne peuvent être instruits aujourd‘hui que sommairement lors de la formation du combattant individuel», relève le Département de la défense dans sa présentation officielle du nouveau simulateur. Une manière de dire que ni les tirs obligatoires hors service ni les entraînements à balles réelles effectués jusqu‘ici dans le cadre de l‘armée ne constituent une préparation adéquate à la réalité du combat.
 
© Le Temps, 2005 . Droits de reproduction et de diffusion réservés.


Une réflexion sur l'avenir d'une tradition helvétique. Une interrogation sur la nécessité et l'utilité d'encore organiser ce type de tir et plus globalement je pense sur l'utilité d'une armée de conscrit, une armée citoyenne en Suisse. Pour ceux qui ne connaissent pas, le tir obligatoire en Suisse concerne tous les hommes en âge de servir et leur impose en ce mois d'août de se rendre au stand de tir le plus proche de leur domicile pour y effectuer une série de tir avec leur arme de service. Il faut rappeler qu'en Suisse les hommes en âge de servir disposent de leur arme de service à leur domicile sans que cela n'entraîne ni accroissement de l'insécurité, ni accroissement des suicides.

La démarche visant à supprimer les tirs obligatoires aura des effets prévisibles sur la viabilité des sociétés de tir villageoise!

 

L'attaque contre cette tradition, au nom d'une pseudo vision progressiste de l'entraînement de l'armée sont le fait de quelques députés issus des partis écologistes ou de gauche. La démarche visant à supprimer les tirs obligatoires aura des effets prévisibles sur la viabilité des sociétés de tir villageoise et entraînera de fait la fermeture de certaines installations de tir. La raréfaction des stands entraînera mécaniquement la raréfaction des pratiquants. Cette manière de procéder risque donc de conduire rapidement à une forte diminution du nombre de tireurs en Suisse. Avant bien sûr de remettre en cause la détention des armes au domicile devenu inutile puisque le tir sera devenu impossible. On peut aussi craindre par ricochet une diminution de l'offre et de la demande pour les pratiques strictement privées de tir et même un durcissement législatif dans la mesure ou une plus grande partie de la population n'ayant plus accès aux armes, celle-ci se montrera moins réactive face à des attaques concernant les amateurs d'armes locaux. Cette situation d'isolement est bien connue des amateurs d'armes belges qui ont parfois l'impression d'être pris en otage par des manoeuvres politicienne.

 

 

Ces pays et bien d'autres sont aussi confrontés à la volonté prohibitionniste voulue par l'ONU.

Parler de la Suisse ou des USA ou du Pakistan peut apparaître absurde sur un site qui a pour vocation la préservation des droits des amateurs d'armes en Belgique, mais ces pays et bien d'autres sont aussi confrontés à la volonté prohibitionniste voulue par l'ONU. Souvent, on peut, par ce moyen, constater que non seulement les attaques de ce type ne visent pas des problèmes de sécurité spécifique, mais que ce sont bien des manoeuvres exclusivement idéologiques. On peut constater aussi que souvent dans les pays du tiers monde en particulier, les mesures de l'ONU contre les armes à feu sont l'occasion pour certains intermédiaires de générer un trafic juteux.

 

 

Chez nous en Belgique le tir scolaire n'est plus une réalité depuis fort longtemps et même le service militaire est passé à la trappe voici quelques années.

Ce n'est pas pour cela que les choses vont mieux, chez nous d'autres droits, d'autres acquis sont menacés. Ici comme en Suisse on travaille aussi par la bande, on ne cherche pas à nuire à la tradition, ni au sportif, on veut les armes de guerre. Remarquez au passage que ce sont des gens issus des mêmes groupes politiques qui tentent de nous nuire. Ne vous laissez pas abuser par de belles paroles, l'objectif de ces gens c'est la prohibition totale et la confiscation des armes que vous avez légitimement acquises.

 

 

Les gens doivent prends conscience que leur droit et leur patrimoine ne se préserveront pas automatiquement.

Nous vivons depuis longtemps sous les menaces successives, mais en fin de compte semblables, d'une réforme de la législation. Tous les projets, ceux qui sont passés, et les autres, que des actions courageuses ont permis d'enrailler n'ont jamais visé ni à désarmer la pègre, ni à enrailler le trafic d'armes. Le but est encore et toujours de spolier le citoyen qui respecte la législation.


 

Eric Blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

 

 

 

 

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