DUBITANDO AD VERITATEM PERVENIMUS (Cicéron, douter pour atteindre la vérité)

Rédigé par Jacques Aucun commentaire
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C'est compliqué ! C'est franchement imbuvable !


Avez-vous déjà essayé de lire un rapport émanant d'associations du type GRIP ou Small Arms Survey (SAS)? Je parle de vraiment les lire, pas de les survoler. Les conclusions de ces rapports sont effrayantes et, honnêtement, si ce sont là les seules informations fournies à ceux qui ont le pouvoir de prendre des décisions engageant notre avenir, je comprends les réactions des hommes politiques.

Il existerait un lien indéniable entre la santé ou la sécurité publique et les armes à feu !

On peut y lire qu'il existerait un lien indéniable entre la santé ou la sécurité publique et les armes à feu et que ce lien justifierait la prise de mesures discriminatoires lourdes contre les citoyens désireux de détenir des armes. On y découvre que la présence d'arme serait en soi une cause de suicide. Des chiffres sont cités, des preuves sont avancées. Prenez 60 minutes, lisez ces chefs-d'oeuvre et vous en serez convaincus à votre tour : nous sommes tous des criminels potentiels ! Les personnes qui détiennent des armes ont une part importante de responsabilité dans la criminalité ! Le lobby contre les armes a inventé un principe : l'humanisme agressif !
 

Il est impossible de recouper les informations de ces rapports !


Et ensuite..... Ensuite, on atterrit, on compile, on réfléchit. Ma première réaction fut de rassembler les données des divers rapports et d'essayer de les placer sur un même seuil de référence. En effet, tantôt on parle en valeur pour 1000 et à un autre endroit en pour cent, on parle des USA et puis d'Amérique du Nord (c.-à-d. Canada inclus) ; idem pour les autres régions du monde, qui varie en taille et en densité de population d'une page à l'autre. Parfois aussi, les statistiques citées correspondent à des années, des périodes différentes, le tout joyeusement mélangé. Franchement, il est impossible de mettre en concordance toutes les données, les sources et les recoupements ne sont parfois tout simplement pas accessibles. Il faut déduire, recouper des informations entre les diverses enquêtes et consulter des sources extérieures pour obtenir un indice de comparaison. Un exemple ludique pour démonter le procédé : si 1 % des pingouins sont noirs et si la population de pingouins est de 100, la population de pingouins non noirs est de 99, mais est-ce suffisant pour affirmer qu'ils sont tous gris ? Et pourtant, si les organisations citées plus haut organisaient la chasse aux pingouins gris, je peux vous le garantir, ils seraient tous gris.

 

 

 

 

Comment un taux peut-il varier de 0,35 % à 0,0049 % selon les enquêtes ?


J'avais vraiment envie de comparer, car je reproche souvent à mes opposants de s'enfermer dans leur logique et parfois j'ai peur de me laisser moi aussi entraîner dans ce type de dérives. Les associations pro-armes étant systématiquement soupçonnées de « bidouiller », j'ai opté pour la seule analyse des associations qui affichent une franche hostilité à l’encontre de nos droits. Premier constat : cela ne marche pas. Exemple : pour SAS, le taux d'homicides par balles en Amérique du Nord serait de 35/10.000 armes (chapitre 6, page 2, USA+Canada), alors que le GRIP cite (4,4 + 0,5) soit 4.9/100.000 pour la même zone (rapport « impact sécurité & santé » page 30). Si on rapporte ces chiffres en cas/100 on obtient une fourchette de 0,35 à 0,0049 % de risque d'être victime d'un homicide par balle : 1 malchance sur 300 en se basant sur le taux le plus défavorable à notre passion… Je vous laisse le soin d’effectuer le calcul à partir du taux le plus favorable.
 

Dans une même enquête des divergences apparaissent !

Remarque : SAS infirme lui-même la statistique de 35/10.000 citée plus haut. Dans le chapitre 2 page 1, on lit que le taux d'homicides par balles serait de 3,76-4,20/100.000 soit 0,36 -0,42 / 10.000. En une dizaine de pages le taux d'homicides par balles a été multiplié par 10 ! Mon Dieu, mais que fait la police ?

100 armes/1 meurtre ou 1 meurtre/100 armes : le risque est de 1% ... Mais pas pour les « pros » de la statistique.

Cela peut sembler « bizarre », mais cela n'a l'air d'inquiéter personne, la presse et les analystes prenant pour argent comptant des écarts de ce genre. Il y a mieux encore, accrochez-vous, j'ai dû la relire plusieurs fois : le nombre d'armes/meurtres par arme et le nombre de meurtres par arme/ nombre d'armes devrait être rigoureusement en rapport. Si l’on compte100 armes/1 meurtre ou 1 meurtre/100 armes, le risque est de 1%. Cela semble évident, sauf pour les pros de la statistique ! Dans le rapport SAS, entre deux colonnes on obtient une variation de +/-10 % et dans tous les rapports, le nombre d'homicides déduit des taux annoncés donne entre trente et quarante mille morts chaque année aux USA ; or, si l’on se rapporte à la statistique SAS ou GRIP citée dans le paragraphe précédent, pour un taux d'homicide de 1/300 sur une population de 280 millions de personnes, on devrait donc avoir 933.333 morts chaque année et non 30.000. En outre, si l’on se réfère à une source indépendante, par exemple les chiffres du CDC (voir les notes) aux USA le nombre total d'homicides s’élève à 19.529, toutes méthodes confondues, alors que selon SAS ou GRIP 30.000 morts découleraient uniquement des homicides par balle! Même en octroyant au CDC une marge d'erreur de 20 % en notre défaveur, puisque le CDC exclut les populations ne représentant pas un nombre probant de cas, ce qui exclut des homicides les groupes de personnes âgées de moins d’un an et de plus de 65 ans, nous en arrivons à 23.435 homicides selon le CDC, qui est mondialement reconnu comme une référence en termes d'études sur la santé humaine. Une différence de 6.565 âmes, une erreur de 30 % en prenant la fourchette la plus défavorable.

19.529 homicides toutes causes confondues aux USA selon le CDC, mais 30.000 homicides par balle selon le GRIP ou SAS.

Depuis le début je ne fais que cela : je me place dans la perspective la moins favorable. Je laisse tomber 10 % à gauche et 10 % à droite, j'ajoute 15 % de manière arbitraire au cas où des homicides auraient été oubliés dans les coins et, malgré mes approximations défavorables à nos droits, je ne parviens pas à approcher les chiffres alarmistes dispensés par ces associations !

Ces études laissent à penser que diminuer le nombre d'armes détenues légalement serait une solution pour diminuer le nombre de crimes !

Non seulement ces chiffres sortent d'on ne sait trop où, non seulement ils se basent systématiquement sur des pays tiers pour réclamer des révisions légales chez nous, mais en plus une lecture un peu poussée en révèle les incohérences. Ces études laissent à penser que diminuer le nombre d'armes détenues légalement serait une solution pour diminuer le nombre de crimes, voire même pour remédier au sentiment d'insécurité qui grandit dans nos rues. C'est un gag, ces rapports veulent la peau des détenteurs civils légaux, et ce, alors qu'ils ne citent que des taux globaux. En Belgique selon l'INS, en 2001 530 personnes ont été victimes d'un homicide et 320 de ces personnes, soit 60 %, ont été tuées par balle. Dans les faits, 9 cas en 2001 sont relatifs à des homicides par balle avec une arme détenue légalement et utilisée par le détenteur légal ou un proche ayant accès à l'arme. Voilà la sordide réalité : 9 morts/an tués non pas « à cause de », mais « avec » une arme à feu, ce qui représente 1,6 % du total général des homicides. La prohibition totale des armes en Belgique entraînerait donc un gain théorique de 1,6 %. Je dis théorique, puisque rien ne peut garantir que l'assassin potentiel ne passera pas à une méthode plus archaïque d'élimination. C’est une des plus grandes perversions de ces rapports, qui en se focalisant sur l'outil utilisé, occultent totalement le fait que le moteur véritable des guerres ou des crimes est à chercher au plus profond de l'âme humaine.
 

Pourquoi nous inonder sous ces chiffres ?


J'en viens à la question que tout le monde se pose. Pourquoi nous inonder sous ces chiffres ? J'entrevois deux fonctions : primo donner un aspect scientifique à l'enquête, la plupart des groupes hostiles à nos droits se parant d'acronymes au « look » très scientifique et, secundo, rendre difficilement lisibles les chiffres afin de concentrer le lecteur de ces rapports sur les soi-disant conclusions objectives qui, elles, sont d'une effroyable limpidité. Confisquer les armes légales serait la voie sacrée pour un monde en paix, spolier 34 millions d'Occidentaux pacifiques (à défaut d'être pacifistes) et démocrates serait la solution au drame africain. Je ne crois pas que la bonne méthode pour arriver à la paix dans le monde soit l'atteinte aux droits fondamentaux des amateurs d'armes, je n'y crois pas pour la bonne et simple raison que jamais l'homme n'a vécu en paix et qu'à toutes les époques des hommes ont trouvés des méthodes pour en tuer d'autres, parce qu’enfin au Rwanda les massacreurs n'ont eu besoin que de machettes, de pioches et de la complaisance de L'ONU pour commettre en quelques semaines un ignoble génocide.

 

19 conflits déclarés en 10 ans, des dizaines d'autres larvés, des centaines de milliers de victimes et la prohibition des armes en Occident serait la solution!

J'ai repris ici quelques-unes de ces petites phrases émaillant les rapports du GRIP ou de SAS :

« La plupart des décès survenus par armes à feux ces dernières années ne sont pas survenus dans des situations de conflits armés ! » (SAS chapitre 6 page1), entre 1991 et 1999 19 conflits armés se sont déroulés sur la planète selon le livre de S. Chautard (voir note), plusieurs centaines de milliers de morts pendant ces conflits déclarés, mais c'est vrai la planète fourmille de conflits larvés comme dans certains pays d'Amérique latine, comme au Soudan (50.000 morts au Darfour). Ces milliers de victimes ne sont pas des victimes de guerre, mais de là à les présenter comme une conséquence directe de la seule présence d'armes, il y a comme un je ne sais quoi d'indécent.

« L'Irak est devenu le théâtre d'un chaos des armes, à la suite de la chute de Saddam Hussein. La population irakienne s'est retrouvée en possession d'au moins 7 millions d'armes ! » (SAS chapitre 2, page 1). Oui, un dictateur sanguinaire est tombé et un peuple trop longtemps opprimé semble incapable de s'assumer de manière démocratique, mais ce n'est pas « suite à… » que les armes se trouvent dans les mains du peuple, c'est « grâce à... » En effet, sentant la fin de son régime, le dictateur et ces sbires ont massivement distribué les armes disponibles dans les arsenaux de l'État, espérant déstabiliser durablement le pays et empêcher une transition en douceur. L'Irak d'aujourd'hui n'est par conséquent pas l'exemple de la conséquence d'un commerce libéral des armes. Il n'est pas plus représentatif de l'incapacité d'amateurs d'armes responsables à utiliser leur bien dans le respect de la loi. L'Irak d'aujourd'hui est la conséquence directe de la conjugaison entre le dernier mauvais coup d'un ancien dictateur, de l'action de fidèles du dictateur nostalgiques de leurs privilèges passés et de terroristes anti-occidentaux, ce qui n’a rien à voir avec la problématique des armes détenues légalement par des particuliers.

« Il est largement admis que les armes à feu volées seront utilisées dans les crimes avec violence » (SAS chapitre 2 page2), « La frontière entre le commerce licite et illicite est souvent incertaine » (SAS chapitre 6 page1) ici l'exemple presque parfait de manipulation : selon l'angle sous lequel on souhaite éclairer l’information, la source d'approvisionnement est soit le marché civil, soit le commerce officiel ; mais dans les deux cas, la responsabilité incombe aux victimes de ces agissements. Plus loin SAS précise sa solution : « La plupart des pays ne pénalisent pas les propriétaires d'armes en cas de perte (ou de vol) ». J'ai rajouté " vol" car le terme "perte" n'est là que pour souligner le caractère irresponsable des amateurs d'armes. Donc, selon SAS c'est clair, une personne vous vole, mais ensuite c'est à vous à payer l'addition, ce qui constitue une forme de double peine… Une conception de la justice inacceptable.

Et enfin ma préférée : « Les particuliers, tout comme les agents de l'Etat, utilisent les armes légères pour transgresser directement ou indirectement une multitude de droits de l'homme, y compris le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité ! » (SAS chapitre 6 page1)C'est surréaliste, heureusement je suis belge ! Donc, nous sommes tous des criminels sauf... les truands, les terroristes, etc. Cela va faire plaisir aux deux jeunes policiers blessés la semaine dernière à Bruxelles d'apprendre la chance qu'ils ont eue de ne pas avoir le temps de « transgresser » les droits de l'homme de Monsieur Ben Allal ! Qu'ils aient failli y laisser leur peau ne semble pas peser lourd dans la balance des humanistes qui pondent ces « rapports ». Au passage, je me demande encore en quoi le fait de détenir des armes pour faire des trous dans du carton, faire basculer des gongs métalliques ou simplement pour le plaisir des yeux représente une atteinte aux droits de l'homme, à la sécurité publique et à la liberté. La seule atteinte probante au droit est le fait de ces associations qui bafouent allégrement les articles 11 - 12 - 17 - 19 et surtout 30 de la charte des droits de l'homme et du citoyen (voir notes).

J'en ai encore des dizaines comme celle-là, mais je vais m'arrêter ici, à charge pour vous de faire la chasse aux escroqueries intellectuelles dans les divers rapports.

 

En finance on appelle cela une bulle spéculative, ici c'est une bulle « désinformative » !

Ces rapports sont utilisés pour justifier des mesures contre nos intérêts et ils sont approximatifs, dans le meilleur des cas, voire franchement mensongers. Ils déguisent la réalité, incitent nos gouvernants à se focaliser sur de faux problèmes. S’il était question d'informations financières le résultat de ce type de rapport pourrait déboucher sur une bulle spéculative, dans notre cas nous parlerons de bulle « désinformative ». Lorsque des bulles de ce type éclatent, le résultat est toujours le même : des milliers d'innocents vont au chômage pour enrichir quelques spéculateurs véreux. Dans notre cas... nous serons 34 millions de détenteurs légaux d'armes à feu en Occident à payer la facture.

La prohibition coûterait des centaines de millions d'euros, pour rien !


La facture belge a été estimée et elle se chiffre à plusieurs centaines de millions d'euros en direct, auxquels il faudra ajouter les frais de saisie, les frais de destruction et ensuite seulement les dégâts collatéraux, à savoir le chômage pour au moins mille personnes, etc., etc. La prohibition des armes telle que rêvée par ces groupes va faire gagner des millions d'euros à quelques privilégiés. Cela mérite bien certains arrangements avec la réalité…
 

La prohibition enrichirait quelques milliers de personnes, principalement les organisations criminelles, les mafias !

Si demain, en Belgique et même dans le monde, une prohibition totale des armes à feu se réalise, les gains en terme d'homicides et de suicides seront négligeables et ce, dans le meilleur scénario possible. Dans le pire...

 

Le gain en terme d'homicide ou de suicide sera négligeable !

 


eric blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

 

 

 

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