Suicide, un mensonge de plus...

Rédigé par Eric Aucun commentaire
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Un des plus gros mensonges est d'affirmer qu'il existerait un lien flagrant entre la présence d'une arme et le taux de suicide au sein d'un groupe organisé.


Si vous lisez régulièrement les articles postés ici ou ailleurs, vous ne pouvez plus l'ignorer, l'une des motivations avancées par le lobby anti-arme pour justifier les atteintes à nos libertés serait le souci d'une plus grande sécurité pour les citoyens. Un de leur plus gros mensonge est d'affirmer qu'il existerait un lien flagrant entre la présence d'une arme et le taux de suicide au sein d'un groupe organisé. En résumé, que le seul fait de détenir une arme à votre domicile ferait de vous ou de votre famille des gens potentiellement plus suicidaires que la moyenne. L'idée derrière cette affirmation gratuite et invérifiable est d'induire chez les propriétaires d'armes un sentiment de culpabilité vis-à-vis de leur famille. C’est aussi d'accroître la pression sociale de la famille et des relations de l'amateur d'arme contre sa passion, ce qui contribue à marginaliser la pratique de cette passion, ou à stigmatiser celui qui s'y adonne... C'est enfin de fournir une solution simpliste à la problématique des suicides qui est évidemment bien plus complexe que le simple recours à un outil identifié pour passer à l'acte. Paradoxalement, un psychologue pourrait développer la thèse que cette technique de marginalisation, d'isolement, de stigmatisation d'un groupe de personnes, les amateurs d'armes en l'occurrence, pourrait conduire les plus fragiles de ces gens à des comportements suicidaires. D'une certaine manière le harcèlement moral injustifié produit par le lobby anti-arme contre les amateurs d'armes générerait en lui même une cause objective et identifiable de passage à l'acte.



L'idée, derrière cette affirmation gratuite et invérifiable, est d'induire chez les propriétaires d'armes un sentiment de culpabilité.


Lorsqu'une personne proche de vous se suicide, les sentiments que vous développez partent dans des directions opposées, vous êtes partagés entre la tristesse et la colère, entre la révolte et l'épuisement. Vous avez besoin de vous défendre et de vous excuser. Pour arrêter ce processus d'auto incrimination vous recherchez les causes extérieures sensées expliquer le passage à l'acte du suicidé. En cas de suicide consécutif à une rupture amoureuse, la famille aura beau jeu d'adresser ces reproches à l'ex du suicidé. Si c'est suite à un licenciement, ce sera bien évidemment la faute du méchant patron avide de bénéfices. Bien évidemment, si une arme a été utilisée, la faute sera à une législation trop laxiste. La famille pourra aussi soutenir que « c'était un geste impulsif » ou que « peut-être ne serait-il pas passé à l'acte si il n'y avait pas eu d'armes présentes », etc. Ce jeu psychologique est un mécanisme de défense, ce n'est pas bien dangereux à condition de le reconnaître, de pouvoir en sortir et surtout de ne pas focaliser la haine accumulée sur un groupe extérieur identifié. Par exemple si un ouvrier perd son travail à cause d'une délocalisation, il est logique qu'il éprouve du ressentiment vis-à-vis des gens qui ont récupéré son emploi ailleurs, mais s'il utilise ce ressentiment pour incriminer les étrangers dans leur globalité et s'il ne parvient plus à évacuer ce sentiment qu'au travers d'actions illégales contre des étrangers (bref des actes racistes), il a un problème.

 

 

Le lobby anti-arme entretient un sentiment diffus d'insécurité en assénant de petites phrases assassines reprises par les médias généralistes !


En matière d'armes c'est pareil, le lobby anti-arme entretient un sentiment diffus d'insécurité en assénant de petites phrases assassines comme : Il a été démontré que la détention d'armes à domicile est beaucoup plus dangereuse pour les propriétaires de l'arme que pour un éventuel agresseur. En outre posséder une arme multiplie par trois le risque d'homicide, et par cinq le risque de suicide parmi les proches. Où la Belgique occupe la troisième position pour les suicides par armes à feu dans l'Union européenne. (Extrait d'un rapport du GRIP de 2001 écrit par Sophie Nollet). Aucune de ces phrases ne résiste à une analyse un peu sérieuse, mais présentées à l'intérieur d'un document exhibé par un organisme de recherche soi-disant indépendant et surtout signé par une personne qui se présente comme chercheur, cela passe forcément pour de l'information. La presse, toujours prompte à s'enflammer, fonce comme un seul homme et reproduit ces phrases sans trop chercher à en vérifier le bien fondé, ce qui contribue un peu plus à influencer le peuple et les politiciens. Il est pratiquement impossible de connaître avec exactitude le profil du suicide. Cela ne fait pas les titres de presse et il est impossible moralement d'aller interpeller une famille pour connaître les causes et les raisons véritables ayant motivé le passage à l'acte. On en est donc réduit à aller voir du côté de l'INS.

 

 

 

 

Curieusement l'INS amalgame le suicide par arme à feu avec le suicide par explosion, pour un chiffre global de 0.55 %.


Chaque année +-4000 belges se suicident soit 3.85 % de la population décédée. Avec une moyenne de 21.4 morts par 100000 habitants, la Belgique est dans la moyenne européenne (France 21 et Suisse 19). Les gens se suicident un peu moins aux USA 18.7 et notablement plus au Japon 24.4. Ce qui démontre vraiment qu'aucune corrélation ne peut être faite entre le taux de suicide et la présence d'armes à feu. Des divers documents lus pour établir cet article, il ressort que ce qui favorise désavantageusement le taux de suicide est le rapport de l'individu avec son milieu social. Le moyen privilégié reste les médicaments avec 0.69% ou 723 personnes, la pendaison et la noyade sont aussi très utilisées comme méthode de suicide. Curieusement l'INS amalgame le suicide par arme à feu avec le suicide par explosion (CAD les suicidés utilisant le gaz), c'est embêtant, car sans être endémique, chaque année quelques dizaines de suicides au gaz entraînant une explosion sont recensés. J'en ai compté 12 dans la presse francophone de l'année 2003. Malgré cet amalgame, le taux de suicide est de 0.55 % soit 577 personnes. Parmi ces gens, les personnes décédées des suites d'une explosion, mais aussi les membres des forces de l'ordre, ce qui est malheureusement loin d'être anecdotique comme le soulignaient les syndicats des policiers dans plusieurs articles de journaux récemment. Comme il était moralement impossible d’aller demander à la famille qui était le suicidé, j'ai procédé autrement, j'ai demandé autour de moi, à mon réseau de connaissances, s'ils connaissaient des cas de suicide par arme à feu commis par un amateur d'armes ou par un proche. Ce n'est peut-être pas très scientifique, mais en replaçant en perspective le nombre de tireurs inscrits dans les clubs de tir sondés (17 clubs pour un total de 4478 tireurs) on m'a signalé 21 cas de suicide sur une période de 10 ans parmi les amateurs d'armes, soit 2 cas par an en moyenne ou encore 0.044 % de la population.
 

 

 

De fait, très peu de détenteurs d'armes civils se suicident, je dirais plutôt moins que la moyenne nationale.


Si on parle de suicide, il faut parler de psychologie. Certains psychologues pensent que presque toujours les moyens utilisés pour passer à l'acte seront étroitement liés à l'environnement de la personne, CAD qu'un suicidé va rarement « inventer » une méthode de suicide. Les personnes ayant accès à des médicaments les utilisent, les personnes proches d'un cours d'eau exploitent celui-ci et bien évidemment les personnes ayant accès à une arme recourront à cette arme, c'est une probabilité importante, pas une cause inéluctable. Cela ne veut pas dire non plus que l'absence de moyen influencera la décision de mettre fin à ces jours. On peut évidement affirmer qu'il n'y a pas de suicide par noyade au milieu du désert. Mais de là à déclarer que les gens vivant dans le désert sont moins suicidaires que ceux vivants près d’une rivière, il y a une marge à ne pas franchir.

 

 

Prétendre que la détention d'armes favoriserait le passage à l'acte est faux. Avec des taux de 0.55 % pour les armes et de 0.60 % pour les autres méthodes, on peut affirmer que la prohibition des armes ne changera rien au taux de suicide.


Revenons à la petite phrase et sur le lien qu'il y aurait entre suicides et arme à feu, CAD en gros sur l'affirmation que des gens qui détiennent des armes à feu se suicident plus que le reste de la population. C'est faux, le taux est de 0.55 % contre 0. 60 % en moyenne pour les autres méthodes, soit quasi le même. La présence d'une arme n'influence donc pas le passage à l'acte, ni chez le propriétaire légitime, ni chez les cohabitants et ce chiffre de 0.55 % est surévalué puisqu'il inclut les suicides par explosions et les suicides avec des armes à feu détenues pour des raisons autres que les motivations légales. 

 

 

 

 

 

Le fait que les gens qui se jettent du dixième étage décèdent plus souvent que celles qui se jettent du rez-de-chaussée ne veut pas dire que les personnes vivant au dixième sont potentiellement plus suicidaires que celles vivant au rez-de-chaussée.


Ce qui est vrai par contre c'est que le suicide par arme est plus définitif que le suicide par médicament, mais cela c'est une évidence, c'est un peu comme si vous faisiez une étude sur les suicides par défenestration et que vous arriviez à la conclusion que les gens qui vivent au-delà du dixième étage sont plus suicidaires que les autres sous le prétexte que lors du passage à l'acte le taux de réussite de la TS est plus important à l'étage 10 qu'au rez-de-chaussée.
 

Les suicides par armes sont aussi surreprésentés, car impossible à cacher. C'est un secret de polichinelle, certains suicides sont camouflés en mort naturelle ou accidentelle pour diverses raisons familiales, religieuses ou de réputations.


Il faut encore introduire une variable souvent négligée à l'équation, à savoir la déclaration de la cause de la mort. En effet, un suicide par balle va toujours donner lieu à enquêtes. C'est d'ailleurs ce qui explique que dans les chiffres de l'INS les morts par balle sont parfois comptabilisées deux fois (lors de la découverte, une mort par balle sera toujours suspecte et ce n'est parfois que lors d'un jugement des années plus tard que le suicide sera encodé), mais lorsque je parle d'altération des chiffres c'est en terme de suicide autre que « par balle » que la manipulation existe. Pour l'honneur de la famille ou pour permettre un enterrement à l'église, des suicides sont maquillés en mort naturelle ou en accident, cela ne fait pas de tort à grand monde, mais cela altère la statistique en sur représentant certaines causes de mortalité par rapport à d'autres.
 

Il faut enfin oser remettre en question le tabou du suicide.


Et enfin, il faut oser aborder un tabou en terme de suicide. Je ne parlerais pas ici du calvaire que le suicidé inflige à ces proches, mais de la valeur de l'acte en lui même. Pourquoi le suicide est-il tabou ? À quoi cela est-il lié? Notre culture est profondément influencée par la morale judéo-chrétienne, que l'on soit croyant ou pas, une grande partie de ce que nous sommes, de ce que nous tenons pour valeurs certaines est conditionnés par cette culture et, dans cette culture, en gros, notre corps ne nous appartient pas. Nous ne pouvons donc pas en disposer librement, nous en sommes tout au plus le dépositaire pendant notre passage sur terre. C'est une des clefs, car si on défend la thèse du tout biologique, on naît, on vit, on se reproduit et on meurt. Il n'y a rien ni avant ni après. Le suicide devient déjà plus acceptable en tant que choix d'un individu par rapport à lui-même. On peut presque dire qu'il s'agit d'une forme ultime d'euthanasie décidée par une personne vis-à-vis d’elle-même. Les Romains, mais aussi les Perses et les Japonais avaient une vision très ritualisée du suicide qui n'était pas perçu comme un crime, mais comme l'acte d'un homme libre. Je ne vais pas refaire l'histoire, ni m'amuser à savoir qui a tort et qui à raison dans ce débat, mais il faut bien constater que le suicide ne devrait pas être une excuse pour un plus grand contrôle des armes. Non seulement parce que l'intention de passer à l'acte n'est en rien liée à la présence de l’arme comme cela a été démontré, mais surtout parce que le suicidé ne portant atteinte qu'à sa propre intégrité physique et n'ayant par conséquent aucune intention criminogène vis-à-vis de tiers, aucune mesure sociale ou légale ne devrait avoir à s'interposer entre cet homme libre et son choix.
 

Le suicide est une vengeance personnelle. Et, personnellement, je ne m'en veux pas.


J'adore cette phrase de Coluche, elle est devenue mienne le jour où j'ai dû porter en terre un ami. Il avait décidé que le poids de la vie était devenu trop lourd pour ses épaules. Taedium vitae pour reprendre une expression stoïcienne, le dégoût de la vie! Il ne l'a pas fait avec une arme, encore que cela n'aurait pas changé grand-chose à ma réflexion. Je me suis haï d'avoir été un aussi piètre ami, de ne pas avoir vus les signes précurseurs, et je l'ai haï de ne pas m'avoir jugé digne de lui porter secours. Il m'a fallu des années pour admettre cette simple évidence, ce fut son choix, sa liberté. Je continue à croire que c'était un mauvais choix, que la vie mérite d'être vécue. En fait, comme l'affirment certains, le suicide n'est pas réellement un choix, c'est la résultante d'une absence de choix.
 

Vivre c'est définitivement vivre libre, et non être simplement vivant au sein d'une société qui vous impose ses choix.


Vivre c'est définitivement vivre libre, et non être simplement vivant au sein d'une société qui vous impose ses choix. Cette dernière phrase est certainement une des clefs pour comprendre pourquoi le suicide des jeunes devient à ce point préoccupant, mais elle implique des réponses autrement plus complexes que le simple fait de militer pour la spoliation du droit de détenir des armes pour des citoyens responsables.


eric blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

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