Communiquer, c'est davantage que des mots.

Rédigé par Eric 1 commentaire
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On tient souvent pour acquis que les idées que nous exposons apparaissent aussi compréhensibles pour tous qu'elles apparaissent comme évidentes à nos yeux !

Bien que le fait de militer pour préserver les droits des amateurs d'armes soit pour moi une activité de longue date, travailler à ce projet au sein de la DAAA-AVWL m'a forcé à apprendre à mieux communiquer. On tient souvent pour acquis que les idées que nous exposons apparaissent aussi compréhensibles pour tous qu'elles apparaissent comme évidentes à nos yeux. C'est une erreur, certaines réactions à des textes que j'ai mis sur le site m'ont conduit à ce constat. Parfois, j'échoue à faire passer le message que je désire faire passer.
 

Il faut produire un effort pour conserver le droit de détenir et d'utiliser des armes légalement dans ce pays.


Je ne vais pas prétendre ici changer du tout au tout en quelques heures, mais il va me falloir évoluer pour rencontrer plus de gens, pour partager et promouvoir davantage les idées et les solutions que la DAAA-AVWL avance pour assurer un meilleur avenir pour tous les gens qui dans ce pays détiennent légalement des armes et ont le désir de pouvoir utiliser leurs armes en sécurité, sans pour cela avoir à subir des mesures vexatoires, inutiles et de multiples tracasseries administratives.

Toutes les personnes qui utilisent une arme à feu pour tirer sur une cible (en carton ou en métal) sont des tireurs.


Une critique que j'ai souvent à relever par exemple c'est que j'aurais pour ambition de vouloir enfermer les gens dans de petites boîtes avec des étiquettes (tireurs de loisir, chasseurs, tireurs sportifs, collectionneurs, etc.). C'est faux, je regrette que cela puisse ressortir d'articles publiés précédemment. Si j'ai utilisé le concept "tireur de loisir" à un moment, c'est en opposition à l'appellation "tireurs sportifs" utilisés dans le décret du même nom. Toutes les personnes qui utilisent une arme à feu pour tirer sur une cible (en carton ou en métal) sont des tireurs. 
 

Le "tir de loisir" n'étant pas le fourre-tout du n'importe quoi, comme certains l'on présenté, mais comme la définition d'une activité encadrée en terme de sécurité !


Malheureusement, dans la mesure où à un moment des gens ajoutent un qualificatif au terme tireur. Un qualificatif comme "sportif" en l'occurrence, je me devais de souligner le risque qu'il y avait de voir ce qualificatif supplémentaire restreindre notablement la possibilité pour la majorité des amateurs d'armes d'encore pratiquer le tir. C'est à ce moment que j'ai inventé le concept "tireur de loisir", un autre qualificatif opposé au précédent et censé permettre à tous les tireurs pratiquants de trouver chaussure à leur pied. Cette définition "tireur de loisir" devait être présentée comme un autre motif légitime à la pratique du tir. Le tir de loisir n'étant pas le fourre-tout du n'importe quoi, comme certains l'on présenté, mais comme la définition d'une activité encadrée exclusivement en terme de sécurité, c-a-d sans les contraintes dangereuses que représentent des textes où il est dit : "Que les pratiques et les armes admises seront à définir ultérieurement", "Que la détention d'une arme serait soumise à la pratique d'une discipline reconnue",.... Pour ne citer que quelques exemples.
 

J'ai pu découvrir que ce concept de "tireur de loisir" existant en parallèle avec le "tireur sportif" était une valeur de l'URSTBF depuis 1903 !


Dans un récent numéro de la revue Tir, j'ai pu découvrir que ce concept de "tireur de loisir" existant en parallèle avec le "tireur sportif" était une valeur de l'URSTBF depuis 1903, magnifique ! J'ai donc réinventé un concept que notre fédération avait perçu comme essentiel à la pérennité de notre activité dés 1903. J'ai presque envie de poser une question. Pourquoi l'URSTBF moderne a-t-elle occulté si longtemps cette réalité centenaire ? Pourquoi avoir si longtemps "oublié" le tireur non compétiteur ?
 

Une autre critique commune est de prétendre que la DAAA-AVWL ne défendrait que le droit de détention d'armes et pas le droit d'usage. C'est faux, les deux sont évidemment liés !


Une autre critique commune est de prétendre que la DAAA-AVWL ne défendrait que le droit de détention d'armes et pas le droit d'usage. C'est faux, les deux sont évidemment liés, mais pas dans le sens voulus par certains. Dire que si une personne, un citoyen détient légalement une arme, il doit avoir le droit de l'utiliser dans une structure sécurisée, c'est la vérité. C'est non seulement la vérité, mais c'est en plus bénéfique pour la sécurité de tous dans la mesure où ce citoyen n'est pas poussé à prendre le risque d'utiliser son arme en dehors d'une structure sécurisée. Ce que nous contestons c'est la posture inverse qui consiste à soumettre à la pratique d'une activité le droit de détenir une arme, CAD de soumettre de facto la propriété privée d'un détenteur légitime à une activité de tir sportif. C'est la situation en France où tous les trois ans les propriétaires de 1ere & 4em catégories (la majorité des armes classées de défense en Belgique) doivent passer une séance de tir contrôlée, doivent justifier d'un minimum de présences obligatoires, doivent obtenir la signature du représentant de la fédération, pour conserver le droit de détenir leurs armes. En cas d'échec, l'amateur d'armes doit se défaire de ses armes. Nous avons en Belgique un système de détention délivré pour la vie du propriétaire, ce système prévoit des motifs légitimes de dessaisissement pour raisons judiciaires ou médicales. Pourquoi le remettre en question ? Où est le gain pour l'amateur d'armes ? Donc oui, la DAAA-AVWL défend le droit à la détention d'armes comme elle existe à la date de publication de cet article, mais s'oppose à ce que le droit de propriété soit soumis à une pratique sportive ou autre.
 

Prétendre abolir ou limiter l'usage de privilèges n'est pas s'opposer à une saine pratique sportive.


Une troisième critique consiste à prétendre que nous sommes opposés à la pratique sportive au sein des clubs de tir. C'est faux, ce qui justifie cette critique ce sont des positions contre certains privilèges. Par exemple, si dans un club ne disposant que de cinq lignes de tir, le comité limite la durée du tir cela doit valoir pour tous et on ne doit pas tolérer qu'un membre du club puisse monopoliser une ligne à lui seul pendant deux heures sous le prétexte qu'il est classé au championnat de Belgique de la discipline. Idem pour les règlements concernant les calibres maximum admis ou le type d'arme autorisé sur le pas de tir ou le respect des heures d'ouverture ou le fait de nettoyer sa place à la fin de sa séance de tir. Chaque fois qu'un individu prétendra, de par son classement dans un championnat, obtenir un traitement différencié par rapport à un tireur de loisir nous objecterons, non pas contre une pratique sportive, mais contre la politique du privilège. Dans le cas précis cité plus haut on peut imaginer que pour assurer un entraînement de qualité la personne puisse se voir accorder l'accès au stand dans une plage horaire spécifiquement réservée à l'entraînement, mais cela doit se faire dans la transparence et le respect des règles. Cela doit aussi se faire afin que, lors du renouvellement de son inscription, chacun sache dans quelle mesure il pourra disposer des installations de son club pour assouvir sa passion. A mes yeux un tireur est un tireur, cela ne dépend pas du nombre de points qu'il est capable ou a envie de faire. 
 

Je reviens quelques instants à la conclusion de l'article paru dans la revue Tir !
Je reviens quelques instants à la conclusion de l'article paru dans la revue Tir, car certaines postures adoptées me posent problème, notamment sur les armes conçues exclusivement pour le sport, sur les armes anciennes et sur le coût de ces armes. Cela me gêne pour plusieurs raisons. Il aurait fallu dire que ces armes spécifiquement conçues pour la pratique d'une activité sportive ne posent pas plus de problèmes de sécurité que les autres ! D'abord, cette idée que des armes exclusivement conçues pour la pratique sportive ne poseraient pas de problèmes en terme de sécurité. C'est faux, ce qu'il aurait fallu dire c'est que ces armes spécifiquement conçues pour la pratique d'une activité sportive ne posent pas plus de problèmes de sécurité que les autres dans la mesure où ces autres armes (non exclusivement conçues pour le sport) sont comme les premières, détenues par des citoyens responsables motivés par la pratique d'une activité, sportive ou non, comme cela est dit dans le texte de 1903. Les milliers de propriétaires belges de FAL, M1, M14, Ar15, SIG et autres AK47 seraient, je pense, heureux de savoir qu'ils ont aussi un avenir dans la pratique du tir avec les armes de leur choix.

Toutes les armes sont potentiellement létales entre de mauvaises mains, c'est pourquoi il convient de ne pas instituer de différence de traitement entre les types d’arme!


Ensuite, cette idée que des armes anciennes de type Mauser ou Lee Enfield poseraient moins de problèmes, car obsolètes ou disposant de calibres obsolescents. Faux aussi ! Toutes les armes sont potentiellement létales entre de mauvaises mains, c'est pourquoi il convient de ne pas instituer de différence de traitement entre les types d’arme, mais bien de s'assurer que les gens qui désirent détenir des armes présentent un certain nombre de garanties (sans que cela ne deviennent exagéré) qui laisse à penser qu'il auront un comportement responsable et sécurisant avec leurs armes. La DAAA-AVWL trouve que les dispositions actuelles sont largement de nature à apporter ce type de garantie.
 

En quoi une arme de 3000 € est-elle moins dangereuse qu’une arme de 500 €!

Et pour terminer, la pire des segmentations selon moi. La segmentation par l'argent. En quoi une arme de 3000 € est elle moins dangereuse qu’une arme de 500 €, en quoi le fait de tirer avec un calibre ésotérique et forcément ruineux comme le 7/08 est il potentiellement moins dangereux que l'abordable 7.62 NATO ! C'est faux, cela revient à dire que la pratique du tir deviendrait une activité politiquement correcte le jour ou seuls les riches y auront encore accès ou que la pauvreté seraient plus criminogène. J'aimerais que l'on m'explique en quoi l'étudiant que j'étais voici 20 ans était potentiellement plus dangereux que l'homme que je suis aujourd'hui en se basant sur le fait que voici 20 ans j'ai eu de la peine à réunir les 300 euros pour m'offrir ma première arme, alors qu'aujourd'hui je peux m'offrir une arme à 3000€. La DAAA-AVWL milite pour le droit pour tous et une fois encore, à mes yeux, un tireur est un tireur, cela ne dépend pas de la valeur de l'arme qu'il a entre les mains.

Ces exemples illustrent certaines incompréhensions qui peuvent exister lors de la lecture d'un article de presse! Je ne veux pas croire que l'auteur de l'article paru dans la revue Tir ait voulu dire que les pauvres n'avaient pas le droit de tirer, ni qu'une carabine de sport est moins mortelle qu'une carabine de chasse, mais néanmoins c'est ce qui peut être déduit de ses propos!


C'est dangereux, car ce type de texte peut donner aux anti-armes des outils de segmentation pour obtenir ce qu'ils désirent le plus, à savoir la prohibition totale. Si on crée des différences entre les gens ou entre les armes, on laisse croire à nos adversaires que des choses seraient négociables. Que des catégories seraient désignées comme potentiellement "à éliminer" par les amateurs d'armes eux-mêmes ou une partie de ceux-ci. Cette posture est toujours intenable sur le long terme, toujours perdante face à des gens qui n'ont rien à négocier, qui ne sont là que pour atteindre un jour leur objectif final et ensuite passer à autre chose.

La plupart des amateurs d'armes en sont encore à penser que la lutte pour le droit des armes est une lutte technique. Rien n'est plus faux, le droit des armes se résume à un choix de société !


La plupart des amateurs d'armes en sont encore à penser que la lutte pour le droit des armes est une lutte technique (type d'arme, arme acceptable, sportive, de guerre, etc.). Rien n'est plus faux, le droit des armes se résume à un choix de société. À un choix de vie. Voulez-vous, pour vous et vos enfants, la liberté de choix et de vie avec les quelques inconvénients que cela suppose, ou voulez-vous que votre vie se résume à un long parcours strictement encadré par des règles et des interdits imposés par une autorité supérieure (morale ou administrative).

À l'heure où j'écris ces lignes, je ne suis pas vraiment persuadé que le camp de la liberté va l'emporter. 


Eric Blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

1 commentaire

#1  - TMr a dit :

je ne puis qu'adhérer totalement à l'analyse qui est faite de ce qu'il y a lieu de défendre pour tous les amateurs d'armes. L'option qui est devant un gouvernement en matière de règlementation de détention d'armes est: liberté (raisonnablement contrôlée) ou prohibition, confiance de principe dans les citoyens ou défiance, citoyen d'un Etat démocratique ou sujet d'un Etat tout-puissant.

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