Red Lake,Minnesota.
Un nom de plus à ajouter sur la trop longue liste des « mass murder » dans des établissements scolaires aux USA
Un drame qui va être exploité par le lobby anti-arme puisque celui-ci utilise sans vergogne ce genre d'événement. Je ne sais pas vous, mais moi, lorsque j'entends à la radio qu'un meurtre ou un massacre a eu lieu, je tends l'oreille et lorsque ce drame a été perpétré avec autres choses qu'une arme à feu, je pousse un soupir de soulagement. Ce n'est pas que je minimise le drame que doivent vivre les victimes de cette agression, mais au moins dans leur cas ne devront-elles pas affronter en plus l'attitude d'une partie des médias pour qui la responsabilité de l'agresseur se voit diminuée par le fait qu'il a utilisé une arme à feu. Cet effacement de l'humain derrière l'outil de son crime est une forme de lâcheté.
Le jeune homme qui a commis cette abomination à Red Lake n'était pas un monstre.
Il s'appelait Jeff Weise, avait 17ans, vivait chez ces grands parents depuis le suicide de son père et l'internement psychiatrique de sa mère, Selon les sources du journal local. La ville de Red Lake (5000 habitants) située au coeur d'une réserve indienne éloignée des grandes villes ne profite pas de la donne économique, le taux de chômage y frise les 40 %. C'est déjà un tableau très noir, mais si en plus on se réfère à la description de J. Weise par ces camarades. Un jeune homme solitaire, toujours habillé de noir, qui est fasciné par la théorie nazie de la pureté des races. J'oserais presque dire que l'ensemble des lampes rouges « attention danger » aurait dû être allumées. Pas un monstre, mais un être que la société a marginalisés ou qui s'est marginalisé vis-à-vis de la société et qui s’est vengé.
La plupart des psychologues s'accordent à dire que les meurtres de masses ne sont pas le fait d'un coup de folie, mais l'acte de défiance ultime d'un être broyé par la vie en société.
D'ailleurs souvent, les « mass murderer » se suicident à la fin de leur périple meurtrier, ce n'est pas la lâcheté de devoir affronter leurs actes qui les poussent, mais le désir de faire un dernier pied de nez à la société qui les a rejetés et qu'ils rejettent à leur tour. C'est pourquoi, paradoxalement ce genre de choses survient dans un cadre limité, une école, une caserne ou une entreprise, un endroit où le meurtrier a vécu et où il a pu construire sa haine des autres. Contrairement à ce que présente la presse, ce n'est jamais un acte gratuit et aléatoire, c'est d'une vengeance envers un groupe qu'il est question dans ce type d'homicide.
Ceci éclaire évidemment différemment la réalité. Le simplisme qui consiste à dire c'est la faute à la présence d'arme est démolis.
Démolis, mais pas totalement. En effet, quel que soit les motivations du meurtrier, celui-ci à besoin d'un outil pour perpétrer son forfait et en l'occurrence un des outils possibles pour ce genre de projet c'est une arme à feu. Il y a des exemples de mass murder à l'arme blanche, mais ils sont plus rares. Ce qu'il nous faut souligner c'est que l'arme n'est qu'un outil, ce n'est pas l'élément détonateur du passage à l'acte, ce n'est pas un élément justifiant la mise en place du projet. Si des armes n'avait pas été disponibles le tueur aurait trouvé d'autres outils ou se serait procuré ces armes sur un marché parallèle, toujours plus florissant lorsque la prohibition est la Régle. La thèse du désarmement préventif soutenue par le lobby anti-arme et les médias n'est en l'occurrence que de la poudre aux yeux pour les crédules.
Prohiber les armes ce n'est pas la solution.
Non seulement parce que rien n'empêchera jamais un assassin de se trouver un outil. Non seulement parce que cela va aggraver le marché noir et la criminalité. Surtout parce que s'attaquer aux droits des armes pour contrer ce genre d'événement, c'est comme fermer les yeux lorsque l'on tombe d'une échelle, vous vous ferez tout aussi mal à l'arrivée vous serez juste un peu surpris en ayant fermé les yeux. C'est parce que la société ferme les yeux sur des Jeff Weise que ceux-ci existent et finissent par se venger. Ce jeune homme avait le CV parfait pour dévier, pourquoi ne pas l'avoir suivit? Parce qu'il vivait dans la région parfaite pour ce genre de dérive. Pauvreté, misère humaine, désespérance un cocktail inquiétant qui se reproduit aujourd'hui dans certaines régions de Liége, de Charleroi ou du Borinage. Les USA serait en carence sociale, c'est la vision simpliste que certains européens ont, mais dans les trois régions belges citées le nombre d'assistants sociaux présent n'est pas un gage de réussir à éviter des drames. Non seulement le risque zéro est une dangereuse illusion politique, mais souvent on se trompe de cause. Ce qui désespère les gens ici comme là-bas, ce n'est pas le fait d'être pauvre, ni le manque de perspective. Ça, c'est déjà une conséquence en soi. Ce qui est l'élément détonateur c'est l'étalage des choses qui sont inaccessibles, on vit dans une société de consommation ou pour réussir il faut consommer. Pour consommer, il faut travailler et de perspective d'emploi pour ces gens il n'y en a pas! C'est comme pour un chien, vous lui présentez un sucre, vous le faites danser pour avoir son sucre et ensuite vous ne lui donnez pas. Certains chiens vont finir par devenir agressifs!
Nous vivons une révolution.
La révolution industrielle est morte, notre société est occupée à changer et les Jeff Weise sont l'expression violente de ce que tous ne trouveront pas leur place dans le monde à venir. Il nous faut combattre les simplismes qui consistent à résumer le drame de Red Lake à la présence ou non d'une arme à feu, car sans une réflexion plus profonde sur ce drame et sur tous ceux qui ont précédé, nous serons incapables de prévenir les suivants.
Eric Blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL