Cinq ans

Rédigé par Eric Aucun commentaire
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C'est le tarif pour délit d'opinion.

Nos trois administrateurs pris à partie par le Conseil d'administration de l'URSTBF ont donc été exclus de la fédération pour cinq années. La faute qui leur est reprochée n'existe pas. Lisez le courrier qui leur est reproché et analysez-le. À aucun moment, il n'est dit qu'une fédération concurrente doit être créée. 


Il y est souligné la nécessité de garder une pluralité de choix pour les personnes qui seraient en porte à faux avec la « vision » de la fédération.

Certains clubs peinent aujourd'hui à remplacer leur membre ou leur équipe d'animation vieillissante et le fait pour ces clubs de pouvoir accueillir du sang neuf apparaît comme vital pour la survie de ces clubs. Dois-je vraiment préciser qu'un nombre élevé de clubs est autant d'endroits ou les citoyens sont susceptibles de découvrir notre activité et notre sport? Cette pluralité est un gage de pérennité pour notre activité et une possibilité supplémentaire de peut-être y trouver les champions de demain. Les gens devraient avoir la possibilité de s'inscrire dans un club proche de leur domicile librement plutôt que de se retrouver contraint d'adhérer à une structure fédérale dont ils ne partagent ni les buts, ni les valeurs. Seuls quelques clubs forcément surpeuplés offrent cette possibilité de double appartenance. Nous ne voyons pas en quoi cela menace de quelques manières que ce soit l'existence et les objectifs de la fédération.
 

Cinq ans pour avoir dit que certains clubs en Wallonie étaient dotés de cette particularité.

Dans ces stands de tir, des tireurs fédérés et non fédérés pratiquaient leur sport ou leur loisir dans le respect des choix de tous sans que cela ne pose de problème à personne sauf visiblement au C.A. de la fédération. Cinq ans pour énoncer un fait prouvé et connu de tous, alors que l'expérience que nous avons démontré que cette réalité n'est nullement un frein a une pratique sécurisante et sportive de notre activité.



En sanctionnant nos trois administrateurs, la fédération a commis trois fautes.

La première est de dire qu'à ces yeux une personne physique est responsable des actes qu'elle pose pour compte d'un conseil d'administration, ceci risque d'être lourd de conséquences si d'aventure un juge décide de suivre cette voie. Cela revient à nier la liberté d'association ou la possibilité de s'exprimer pour les membres d'une association. Imaginez-vous les conséquences si demain cette fédération devient une structure semi-étatique incontournable pour qui veut détenir et utiliser une arme à feu?

La seconde c'est de sanctionner sur un plan sportif des membres pour un délit d'opinion. En effet, nos trois administrateurs n'ont commis aucune faute qui relève de l'éthique sportive ou de la pratique sportive. Ils sont sanctionnés pour avoir exprimé une idée générale ayant pour but de continuer d'assurer le droit de détenir et d'utiliser des armes à feu légalement pour le plus grand nombre de personnes possible. Pour avoir voulu pérenniser le libre accès de ce plus grand nombre aux stands de tirs du pays, ces gens se voient, aujourd'hui interdit de pratiquer leur loisir. Que la fédération sanctionne des membres qui seraient alcoolique, violent, dopé, tricheur cela peu se comprendre. Que la fédération avalise les décisions disciplinaires d'un club plutôt que de les contester, on peut aussi l'imaginer. Encore que dans ce dernier cas, j'opterais personnellement pour une procédure de conciliation voire d'une proposition de reclassement du membre mis en cause dans un autre club, si un doute subsiste quant à la réalité de l'infraction.

La troisième faute enfin est liée aux statuts de la fédération. Si j'ai bien lu les textes et si ceux que je possède sont exacts la peine maximum qui peut être infligée à un membre pour une faute lourde relative à la pratique sportive est de deux ans de suspension ceci avant même d'envisager une radiation à vie pour une faute ultérieure. Alors, pourquoi cinq ans? Pour ma part, la réponse est évidente c'est une tentative pour nous contraindre au silence. Cinq ans c'est la carotte au bout du bâton pour faire avancer le baudet comme on dit chez moi. La perspective que peut-être si vous vous faites oublier, on vous réintègre après être passé sous les fourches Caudinne.



Lorsque ce lamentable cirque menace et sanction a été lancé, j'étais en colère.

Je suis un des fondateurs de la DAAA-AVWL. Lors de la création de notre association, j'avais une vision de ce que nous pourrions implémenter pour essayer de conserver nos droits. J'avais conscience aussi que la faiblesse de nos moyens allait être un handicap et la certitude de me faire quelques ennemis. Je n'ai jamais imaginé que les frictions que nos positions allaient engendrer avec les fédérations sportives conduiraient à cette débauche de haine contre des personnes, des bénévoles qui s'investissent pour préserver les droits de tous les gens. Pour la partie néerlandophone du pays, mon analyse s’est révélée exacte. En Wallonie, j'ai sous-estimé lourdement le potentiel de haine généré contre nous. J'avoue avoir aujourd'hui encore beaucoup de mal à intégrer de manière cartésienne le pourquoi de cet acharnement. Cette fracture inexistante entre les intérêts des amateurs d'armes et des sportifs fait le jeu des politiciens hostiles à nos droits. La désinformation générée contre nous à mainte reprise dans les sphères politiques génère chez ces gens le sentiment qu'ils pourront obtenir aisément des concessions importantes contre certaines catégories d'amateur d'armes. Je le répète, ce marché est un marché de dupe, et chaque détenteur d'armes en Belgique paiera tôt ou tard cette politique de la courte vue.



Il ne doit exister aucune différence de traitement entre les personnes qui pratiquent le tir.

Instituer cette différence, c'est mettre en place une logique de segmentation nuisible à l'ensemble des amateurs d'armes. C'est placer le doigt dans un engrenage dont nous ne contrôlons, ni la vitesse, ni la force. Si certains peuvent voir et penser tirer avantage des dispositions des textes actuels. Il faut oser leur dire encore et toujours qu'ils sont victimes d'une dangereuse illusion.


J'ai longtemps hésité à placer ce texte en ligne.

Non pas par peur de sanction à mon égard, mais par peur de ne pas être compris. Mon souci, le souci de Daniel, Christian et Xavier, c'est nous, nous tous. Toutes les personnes qui détiennent des armes et veulent les utiliser pour des motifs légitimes. Ce n'est pas de l'altruisme, nous ne sommes pas de grand seigneur, nous défendons notre passion et la vôtre. C'est simple, c'est basique. Notre plus cher désir est qu'un jour une structure comme DAAA-AVWL soit superflue et que nous puissions à nouveau passer plus de temps sur les pas de tir que dans les bureaux des ministères.



Merci, pour terminer aux membres de la fédération qui n'ont pas avalisé la demande de suspension.

Il faut du courage pour oser exprimer des opinions adverses. Merci au CA de la fédération d'illustrer aussi parfaitement le fait qu'une position de monopole est une nuisance pour le bien-être et les libertés citoyenne. 



Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.


Eric Blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

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