Du Blanc...... au noir !

Rédigé par Eric 1 commentaire
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La suite de l'article inspiré par l'émission "tant qu'il y aura des armes!". Cette partie, aborde plus en profondeur les connexions existantes ou supposées entre le marché blanc et le marché noir. Une zone grise,plus ou moins étroite,qui arrange beaucoup de monde, existe entre ces deux marchés distincts. Cette zone où le droit et le non-droit se confondent n'est pas le point de passage exclusif, ni même majoritaire, des armes à feu qui se retrouveront aux mains des terroristes, guérilléros et truands du monde entier. Elle n 'est pas accessible aux amateurs d'arme légale, ni aux collectionneurs. En fait, les avantages générés par cette zone profitent essentiellement aux mafias et aux gouvernements. Les seuls à subir des désagréments suite à l'existence de cette zone, en dehors bien évidemment des victimes, ce sont les détenteurs légaux d'arme à feu, boucs émissaires commodes aux yeux de la presse et d'une opinion gavée de simplisme!
 

Conventionnellement, ce qui est illégal est occulte donc noir!

Conventionnellement et par analogie au « marché noir » qui définit le marché illégal, on parle de « marché blanc » pour définir les transactions légales et de « marché gris » pour définir les transferts entre le légal et l'illégal. Cette zone grise n'est jamais le fait de particulier isolé ou même de professionnel du commerce à destination des particuliers. Le métier de courtier international en armes relève plus généralement de la politique extérieure de certains États et bien évidemment de trafiquants internationaux. Afin de mieux cerner pourquoi le lobby anti-armes se trompe de cible et pourquoi autant de journalistes suivent cette analyse erronée, il faut considérer la vision simpliste que ces gens utilisent pour schématiser la distribution d'armes. Voici un graphique qui schématise leur vision du marché des armes dans le monde. A la vue de celui-ci, on comprend mieux pourquoi ces gens osent affirmer que nous désarmer contribuera à plus de paix à travers le Monde. 
 

La première chose qui étonne dans cette analyse c'est l'idée que chaque arme produite semble dès le départ être destinée à un client connu. La seconde chose est que ces gens semblent penser qu'une fois l'arme acquise par un particulier ou par un militaire,celui-ci s'empresse de la revendre sur le marché noir, sans avoir à se justifier vis-à-vis de l'autorité qui a autorisé l'acquisition de l'arme. Ce n'est certainement pas la norme dans les pays occidentaux et démocratiques, c'est cependant ici que les lobbys anti-armes sont les plus actifs et même si ce type de pratique existe, il n'est jamais l'oeuvre d'amateur d'armes.
 

Dans quelle mesure le marché civil à destination des collectionneurs, tireurs et chasseurs contribuerait-il à l'approvisionnement du marché noir?

Puisque nous, détenteurs et utilisateurs légaux d'armes à feu, nous retrouvons systématiquement désignés comme source d'approvisionnement des trafiquants d'armes, il m'a semblait opportuns d'estimer le taux de contribution qui pouvait nous être imputé. Si on ne considère que les armes qui sortent des registres sans explication, en Belgique le nombre est absolument ridicule, même en considérant les armes volées, y compris chez les forces de l'ordre, le chiffre de 200 pièces est rarement atteint. Les armes saisies par la police lors de braquage ou de perquisition démontrent que dans la majorité des cas les armes "récupérées" n'ont jamais transité légalement en Belgique. De toute évidence, l'origine de ces armes n'est pas le marché des particuliers, ni même celui des forces de l'ordre. 
 

Très peu d'armes détenues légalement par des particuliers finissent entre les mains de voyous ou au sein de trafiquant d'armes!

Premièrement pourquoi aussi peu d'armes détenues légalement par des particuliers finissent-elles entre les mains de voyous ou dans un trafic d'armes. On pourrait penser en effet et la presse contribue à promouvoir cette analyse qu'il est plus simple de se procurer les armes à l'endroit ou elles sont disponibles, chez les armuriers et les amateurs d'armes. La raison la plus évidente pour justifier ce manque d'engouement des truands pour nos armes est que les armes de chasse, de tir ou de collection sont de fait très peu intéressantes aux yeux de ces truands. La seconde raison est liée à la présence de réseaux structurés, qui sont capables de fournir a rapidement et à un coût raisonnable les outils de travail que recherche les voyous sans que ces derniers n'aient à trop travailler pour les acquérir. 
 

Par contre, il semble avéré que certains trafiquants internationaux utilisent la filière légale pour vendre des armes devenues obsolètes!

Si des transferts existent du marché blanc civil vers le marché noir, c'est donc le plus souvent de manière fortuite. Par contre, il semble que dans une certaine mesure certains trafiquants internationaux utilisent la filière légale pour vendre de manière profitable des armes devenues trop obsolètes sur le marché noir international. Cette manière de faire leur permet d'utiliser le marché légal comme alibis. Il faut relativiser les chiffres, les quantités reblanchies sont tout à fait marginales par rapport à la quantité d'armes transitant chez ces trafiquants. Les gens qui jouent sur les deux tableaux sont en fait de très puissants grossistes internationaux et ici aussi la notion d'État protecteur joue un grand rôle.
 

La plupart des spécialistes estiment que la prohibition d'un produit contribue à renforcer la demande et les nuisances liées à ce produit!


Nous venons de visualiser les différents types de commerce liés aux armes à feu. Comme pratiquement toute chose qui a une valeur dans ce monde, le commerce se répartit entre le légal et l'illégal. Le but étant de déterminer comment empêcher les transferts entre légal et illégal et surtout d'imaginer les effets qu'une législation plus prohibitionniste produirait sur le commerce illégal. Pour mieux comprendre, deux graphiques qui illustrent parfaitement que pratiquement, vu les circuits connus de transit du commerce légal vers le commerce illégal, la prohibition au niveau national et au niveau des particuliers n'aurait aucun effet bénéfique sur la quantité d'armes sur le marché illégal.

La plupart des spécialistes estiment même que la prohibition d'un produit contribue activement à renforcer la demande pour ce produit et les nuisances liées à ce produit.

Il existe une zone de transfert entre le légal et l'illégal, mais elle est loin d'être la source d'approvisionnement principale du marché noir!


Selon l'organigramme du début, rappelez-vous, l'essentiel du marché noir était alimenté par les détenteurs légaux. Pour interrompre la source du marché noir, il suffisait de juguler la détention légale d'arme au niveau des particuliers. Démontrer l'ineptie de cette vision est assez simple, il suffit en effet de constater que des armes qui ne peuvent être détenues par des particuliers ou qui ne sont pas diffusées en grande quantité se retrouvent massivement dans certaines zones de conflit voir entre les mains de truands locaux. Mieux encore des copies d'armes non produites par les firmes productrices (parfois sans aucun marquage) apparaissent dans des zones de conflit. Pour achever de détruire cette vision, il suffit aussi de se demander où les utilisateurs illégaux se procurent les munitions, nous touchons ici au consommable et il en faut des quantités pour soutenir un conflit!
 

Un avatar économique du concept de lutte contre le légal pour détruire l'illégal prétend s'attaquer à la profitabilité des industries légales d'armemement pour les pousser à changer ou à arrêter leur production!


L'analyse déduite de cet organigramme s’est enrichie, malgré sa déficience, d'un avatar économique récent. Ce concept consiste à prétendre qu'en multipliant les contraintes pour acquérir des armes de manières légales, le commerce des armes sera moins profitable et que les groupes financiers s'orienteront vers d'autres productions plus lucratives. Cette vision simpliste est évidemment fausse, non seulement la mise en oeuvre d'un tel programme n'aura pas les effets bénéfiques vantés par ces promoteurs, mais il contribuera à enrichir davantage les organisations criminelles spécialisées dans le commerce et la production illégale d'armes à feu, tout en jetant au chômage les dizaines de milliers de travailleurs employés par le secteur dans les différents pays occidentaux. Cette mesure cache en fait une forme de délocalisation sauvage.
 

Il faut oublier cette supposée linéarité qui conduit du marché blanc au marché noir!


Pour comprendre la vraie nature du commerce international d'arme, il faut oublier cette supposée linéarité qui conduit du marché blanc au marché noir et voir le commerce international des armes comme une superposition de structures indépendantes les unes des autres. La finalité de chaque structure est d'obtenir la plus grande profitabilité possible. Il n'est pas impossible que des transferts existent entre les structures, nous l'avons démontré, mais ces transferts sont marginaux et vu la complexité des législations il apparaîtra toujours plus simple à un trafiquant et même à un truand de rester dans l'ombre plutôt que de se risquer dans la lumière. Le graphique si dessous a été largement simplifié pour rester lisible, il donne néanmoins une bonne idée de cette superposition des structures.

 

 

 


Une découverte pour moi fut l'existence de production alternative d'armes. Comme beaucoup je connaissais l'existence de ses tribus qui à la frontière entre le Pakistan et l'Afgannistan copient de manière artisanale des armes légères ou encore de la naissance du pistolet mitrailleur UZI, mais découvrir que des usines financées par les organisations criminelles produisaient industriellement armes et munitions pour les zones de guerre fut quand même un choc!
 

 

 

 

Le commerce légal est déjà le plus réglementé et le plus contrôlé!


Dans ce contexte, on peut affirmer, que la ligne qui conduit à la présence d'armes sur le marché blanc est déjà très largement minoritaire dans les 500000 armes vendues illégalement chaque année selon le rapport de l'ONU et cette ligne est déjà parmi les plus réglementées et contrôlées. Le contrôle accrut sur cette production destinée au marché public et surtout les contrôle s lors de la destruction de ces armes en fin de vie à conduit ces dernières années des groupes criminelles à investir dans la production d'armes pour fournir la demande sans avoir à jouer les ferrailleurs spécialisés. Voilà qui casse le mythe qui consiste à affirmer que toutes les armes sont légales à la base. Non seulement ce n'était pas vrai à l'origine, mais je peux même dire que la proportion d'armes produites illégalement augmentent chaque année. La proportion d'armes vendues à des particuliers qui se retrouvent sur le marché noir est marginale et découle le plus souvent d'un vol commis chez un particulier ou chez un armurier. On peu l'affirmer aussi la vision du collectionneur d'armes fournisseur des mafias est aussi éloignée de la réalité que cette légende urbaine qui consiste à faire croire aux jeunes filles naïves que les cabines d'essayages des grands magasins sont utilisées pour alimenter les réseaux de prostitution.
 

Comme le montre cette vieille couverture d'un livre publié en 1935 par Henry de Monfreid, rien n'a vraiment changé dans ce domaine, si ce n'est la taille des trafics.
 

Le trafic international d'armes n'est pas lié à la collection d'armes!


Le trafic international d'armes n'est pas lié à la collection d'armes, il ne l'a jamais été. Plutot que de voir les collectionneurs fournir le trafic internationale, il faudrait au contraire considérer que les collectionneurs contribuent activement non seulement à préserver un patrimoine et à entretenir le devoir de mémoire, mais aussi à conserver sur le marché blanc des armes n'ayant pas pour vocation principale le tir sportif ou la chasse.
 

Alors, pourquoi ce mensonge?


Pour des tas de raisons souvent liées à des considérations plus vastes que le simple fait que vous déteniez un ou des objets potentiellement dangereux. Des considérations qui touchent cependant à des choses essentielles comme vos droits à la propriété, le respect qui est dû aux citoyens ou l'indépendance d'esprit des gens. Parfois aussi parce que pour des journalistes, il est commode d'aller dans le sens du courant. 

 

Des solutions, pour changer cela?


Dans la mesure où le commerce légal des armes est déjà très largement dissocié du commerce illégal. Aucune mesure pour restreindre la détention et l'usage légal ne sera productive en terme de réduction des armes illégales et de la criminalité lié à la présence de ces armes. Quoi qu'affirme l'ONU, il n'y a aucune volonté politique de réglementer davantage le commerce illégal des armes légères à travers le monde, car trop de gens y gagnent des sommes qui dépassent l'entendement. La plupart des trafiquants internationaux sont connus et identifiés. Le plus souvent, ces gens sont couverts par des états. Ils bénéficient parfois de l'immunité diplomatique. Les états qui ont tout à gagner à ce type d'arrangement! Lorsque des policiers perquisitionnent un collectionneur, ils ne démantèlent pas un trafic international. Vous le saurez dorénavant. Vous le saurez aussi à chaque fois que vous verrez dans la presse, le sempiternelle « Belgique plaque tournante du trafic d'armes » c'est du flanc, de l'esbroufe destinée aux gogos antitout déjà décrits sur ce site. Des solutions existent pour enrayer ce trafic, mais elles impliquent de mettre en place un réel politique antimafia au niveau international et pas de subventionner des groupuscules liberticides qui cautionnent la vision prohibitionniste anti-amateur d'armes dans les états démocratiques de la planète.
 

La collusion entre le légal et l'illégal n'existe pour ainsi dire pas, mais cela démontre qu'au sein de notre communauté certaine on largement tort de pousser à la différentions!


Non seulement, la collusion entre le légal et l'illégal n'existe pour ainsi dire pas, mais cela démontre qu'au sein de la communauté des amateurs d'armes, certains on largement tort de pousser à la différentions et à la ségrégation entre les clans de la communauté. Chasseurs, tireurs, collectionneurs, armuriers, nous avons un combat commun à mener et ce combat ne pourra t être gagné que dans la solidarité.


Eric Blondieau, administrateur. pour la DAAA-AVWL

 

Interview de J. Monsieur : <http://www.rfi.fr/actufr/articles/060/article_32274.asp>

Secrétaire de l'ONU:http://www.amnistia.net/news/articles/flash/marcharm.htm>
mafias Russe:<http://www.bancpublic.be/PAGES/133ActivitesMafiaRusse.htm>

1 commentaire

#1  - Jean a dit :

Enfin un article qui éclaircit un peu la situation des armes illégales, car depuis trop longtemps les honnêtes amateurs d'armes étaient accusés de toutes les fautes du monde, tout comme les fabricants d'ailleurs. Quand occasionellement un scandale voit le jour sur des livraisons d'armes qui ont été transférées par les pays destinataires vers des pays en conlits, on se rend compte que cela ne représente que la pointe de l'iceberg. N'oublions pas que certains pays ont livrés pendant des années des cargaisons complètes d'armes aux plus offrants, le plus souvent vers les pays expoités par des dictateurs et que de nos jours, certains sont toujours prêts à fabriquer et à livrer, même à des terroristes. Qu'une partie de ces livraisons illégales soit déviée vers nos pays libres pour approvisioner les malfaiteurs ne doit pas nous étonner. Faire porter le chapeau par les amateurs d'armes honorables est très domage et une position très critiquable de la part de nos dirigeants.
Les amateurs d'armes devront se rendre compte qu'une telle politique n'est pas concevable en démocratie.
Jean

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